Les québécois privés de saucisson

Parmi les étonnements de ma première année québécoise, l’absence de saucisson sec compte double. Comment un pays ou l’élevage porcin est aussi développé que les rites chretiens accepte-t-il se bouffer exclusivement des cochonneries italiennes ? Comment un pays frisquet, montagneux par endroits, riche en fines bouches et en fromages coulants peut-il faire l’impasse sur la façon la plus goûteuse de transporter de la barbaque dans un sac à dos ? Il semble que cela soit sur le point de s’arranger, doucement.

J’ai essayé les grelots des Cochons tous ronds l’an dernier : trop sec, trop fort et ridiculement trop cher. C’est bio et haut de gamme, tant mieux, mais, en Europe, le marché du sauciflard n’a jamais été exclusivement positionné sur l’élitisme. Un pays qui vend dans ses épiceries des tranches de dindon aux sulfites aurait-il peur du gras ? Peut-être.

A-t-on fait du saucisson avec du cochon d’élévage intensif qui avait mauvais goût ? Alors que Le gouvernement fédéral verse 50 millions $ aux producteurs de porcs en difficulté afin qu’ils abattent 150 000 bêtes d’ici l’automne, soit 10 pour cent du cheptel canadien de porcs de reproduction, les bricoleurs de wieners à hot dogs (hello Olymel) et autres merdasses sans goût type peperonni feraient bien de reserver quelques metres carrés à la fabrication du siflard sec… en évitant au passage d’en faire n’importe quoi.

C’est que la saucisse sèche a déjà été bien utile pour repousser les sarrasins, les romains et autres tribus de bouffeurs d’olives.

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