Contrairement à quelque lectrices, je ne suis pas avec assiduité les remous de la scène artistique montréalaise. J’ai par contre un penchant avéré pour un bricoleur de « ready made » intitulé Michel de Broin. Après Michel de Broin prend deux escaliers et fait un gros morceau d’ADN dans un parc public, Michel de Broin met des pédales dans une Buick, voici Michel de Broin fait une improbable cervelle avec des piles. Make: nous fait le cadeau d’une photo couleur du machin excellent. Primo, c’est assez esthétique pour être regardé mais, segundo, ça va finir par rouiller, fuir, couler, re-rouiller, puer un peu et s’autosculpter par autolyse acide.
Pouvait-on exprimer avec plus de réalité ce qu’est Alzheimer ?
Cette pièce super signifiante est donc vouée à une longue et cruelle maladie là ou les pizzas de Michel Blazy se contentent d’un pourrissement létal. On devra la manipuler comme une momie dangereuse, la photographier comme une star décatie, exposer son état de santé… Waaah, je suis super client de ce Michel.
EDIT : rendu à un post par semaine, je peux me permettre d’adjoindre un peu de rab au morceau ci-dessus en pointant du doigt le machin que Jasmine Zimmermann appelle sa Bottle House. On la voit mieux sur les sites des autres que sur celui de l’artiste. D’ou vient cette mode consistant à accoucher d’un vague truc au plan plus incertain que les forts en coussins de mes neveux et d’appeler cela une maison ? Les maisons en bouteilles ne sont pas une nouveauté et celles faisant appel au verre ont pour elles un semblant de logique thermique. Parfois, l’art s’arrête avant de commencer.